Malgré l’incertitude liée à la guerre en Ukraine et à l’inflation, il n’y a rien à faire : les Français aiment toujours autant acheter de l’immobilier. C’est ce qu’indique l’Observatoire du moral immobilier de SeLoger, réalisé en collaboration avec OpinionWay, du 22 février au 9 mars 2022 auprès de 1 850 futurs acquéreurs.
Alors que les années électorales sont généralement connues pour inciter les acquéreurs à mettre en suspens leur projet immobilier en attendant d’y voir plus clair, l’année 2022 a quelque peu dérogé à la règle. Et pour cause : 89% des acquéreurs estiment que l’élection présidentielle n’aura pas d’impact sur leur projet cette fois-ci. C’est le cas de 83 % des investisseurs locatifs potentiels, de 79 % des acheteurs parisiens et de 75 % des futurs acquéreurs de logements neufs.
Cependant, il faut noter que les Français attendent beaucoup du nouveau gouvernement en termes de réduction de la fiscalité du logement (83% des personnes interrogées), de facilitation de l’accès au crédit (76%) et d’augmentation de l’offre de logements.
Au final, selon les estimations de la FNAIM, 2022 est la deuxième meilleure année des 20 dernières années en termes de transactions, avec environ 1 100 000 ventes réalisées. Cependant, après un début d’année 2022 florissant, la dynamique du marché de l’immobilier résidentiel semble marquer un léger coup d’arrêt depuis l’automne. « Nous constatons une forte décélération en fin d’année, qui affecte l’ensemble du marché et devrait se poursuivre dans les mois à venir. L’effet de l’inflation des derniers mois et les difficultés croissantes d’accès au crédit immobilier se font clairement sentir sur le nombre de transactions », analyse Loïc Cantin, président de la FNAIM.
Les perspectives à l’horizon 2023
En 2022, le pouvoir d’achat immobilier a diminué d’environ 6,1 %, soit une baisse de 11,1 % en trois ans. Cette tendance du pouvoir d’achat se poursuivra en 2023. Les taux d’intérêt devraient continuer à augmenter au moins jusqu’au printemps. Cette évolution sera donc déterminante pour le marché immobilier en 2023 et devrait entraîner une baisse du volume des ventes au cours de l’année. Selon la Fédération nationale de l’immobilier, le volume des ventes devrait diminuer d’environ 10 % en 2023 pour atteindre 1 million de transactions à la fin de l’année.
Traditionnellement, le printemps en France marque aussi l’accélération des prix au mètre carré. Mais c’était avant que le marché de l’immobilier ne se retourne et n’entame un cycle de baisse.
En effet, selon l’Observatoire du moral immobilier 2023 de SeLoger, les mois de janvier à mars ont connu une baisse globale de 0,3 % des prix de vente à l’unité et de 0,1 % des prix des maisons. Les acheteurs comme les vendeurs s’accordent à dire que les prix de l’immobilier vont continuer à baisser.
Dans le contexte actuel, 69% des acheteurs et 71% des vendeurs estiment que le fait d’être propriétaire de son logement est rassurant. L’étude Seloger révèle également que moins de 4 vendeurs sur 10 (37%) pensent que c’est le bon moment pour vendre (contre 69% en février 2022) et seulement 30% des futurs acheteurs pensent que c’est le bon moment pour acheter (contre 39% en février 2022).
Face à ces incertitudes du marché, il y a tout de même de bonnes nouvelles pour le secteur de l’immobilier. Selon une étude réalisée par la FNAIM en janvier 2023 intitulée « Patrimoine, épargne et placements », l’immobilier occupe une place prépondérante dans le patrimoine des Français, puisqu’il représente 68 % de leur patrimoine net.